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Zohar Education Project

Le projet d'une traduction complète du Zohar en anglais vient de voir le jour. Financé par The Pritzker Family Philanthropic Fund, ce projet est mis en place par le professeur Arthur Green et Rabbi Yehiel E. Poupko (Chicago, e-mail address : ypoupko@jccofchicago.org). Le traducteur est le professeur Daniel Matt (Graduate Theological Union in Berkeley). Une réunion des membres du comité éditorial de ce projet présenté comme “an important undertaking of Jewish Scholarship in our time, the first complete translation of Sefer ha-Zohar into English” est prévue le 6 et 7 Juillet 1997 à Chicago. Entre sept et dix volumes sont envisagés dont la rédaction s'étendra sur plusieurs années.


Nécrologie

La mort d'un grand chercheur italien Alfonso Di Nola.

Né près de Naples il y a 71 ans, l'anthropologue Alphonse M. Di Nola qui vient de mourir à Rome eut une éducation à la fois catholique et juive; antifasciste, communiste dans la clandestinité, puis (dès 1943) combattant de la liberté, il a été excommunié par le pape Pie XII en raison de ses études d'anthropologie de la religion. Laïque et non religieux, maître dans l'anatomie de la superstition (et de l'usage que le pouvoir en fait), ennemi acharné de l'hypocrisie confessionnelle, il avait le respect le plus grand pour toute personne qui sincèrement et avec dévotion professe son credo, au point que souvent, quand il parlait religion, on l'a pris pour un homme de foi. Par ses études sur la religiosité populaire, la superstition, la représentation du diable, sur le deuil et la mort, sur le syncrétisme religieux, il a éduqué des générations à la compréhension du monde et au respect pour l'autre grâce à la connaissance de l'histoire et de la phénoménologie des religions. Il a été aussi longuement en Italie le seul savant (en dehors du milieu juif) à s'occuper de qabbalah dans une forme scientifique. Son Cabbalà e mistica giudaica (1984) est resté pendant longtemps la seule étude fiable en langue italienne, en dehors des traductions de quelques textes de Scholem (Ursprung der Kabbala, Zur Kabbala und ihre Symbolik, Die judische Mystik, etc.) et de A. Safran. D'importance remarquable, puisque tout à fait isolés dans le panorama culturel italien, les articles "Sefer Bahir", "Sefer ha-Zohar","Sefer Yetsirah", "Qabbalah", "Lurianesimo", "Shabbatianesimo" et finalement "Hassidismo" dans l'Enciclopedia delle Religioni (éd.Vallecchi-Firenze 1970).

Dans sa préface à Cabbalà e mistica giudaica le grand rabbin d'Italie Elio Toaff (fils de Alfredo Sabato Toaff, le dernier représentant de l'école cabalistique de Livourne, élève lui-même d'Elie Benamozegh) écrivait: “A.Di Nola examine dans son oeuvre chacune des phases à travers lesquelles le mysticisme juif est passé; il donne une idée très claire et fiable des principes et des motivations profondes de la Qabbalah, en remarquant avec finesse les effets que les mouvements philosophiques et mystiques non juifs ont eu sur leurs homologues juifs”.

Comme ont peu le comprendre, l'opinion de ce savant était exactement que la qabbalah était moins un lieu d'élaboration et de communications original pouvant filtrer à l'extérieur du milieu juif, qu'un courant tributaire de la pensée païenne (gnosticisme) et aussi du mysticisme chrétien: on ne pourra plus discuter avec lui de cette perspective d'interprétation. Une lourde perte pour la pensée et la science en général, pour les études concernant les relations entre les différentes façons de croire, et surtout pour les études de cabale, qui en Italie connaissent aujourd'hui un nouveau souffle.

Pardo Fornaciari

Livorno (Italie), le 18 Février 1997.